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Family circus sur la scène de la vraie vie


Ce Noël cru 2019 est à marquer d’une pierre blanche. Une vraie réunion de famille où personne ne manquait à l’appel : le patriarche, les 3 enfants, un seul gendre (signe des temps, un couple sur les trois tient encore la distance), les 7 petits-enfants dont 3 sont mariés, les 2 arrières. Plus 3 ventres rebondis annonçant un printemps fécond…


3 jours, 3 soirées et déjeuners ont donc assemblés les éléments disparates d’une lignée sous la même bannière apaisée.


Toutes les familles génèrent leurs lots de cris.es, de névroses, d’éclats, de débats animés, d’humiliations en tous genres, de réflexions inutiles et blessantes, de réactions épidermiques, de tempérance, d’insolence. D’amour aussi. Surtout devrais-je écrire.


Or, il paraîtrait que chacun se soit donné le mot, - par télépathie certainement - la moindre parole hors cadre fut bannie. Sourires neutres ou sincères, discussions posées et jamais polémiques. Une mer d'huile, à l'image de la baie basque en photos ci-jointes. C’est là un point marquant de ces festivités. A peine ai-je osé un échange sur les retraites (vite écarté après 5 à 10 mn où certains désaccords pointaient). Juste 2 répliques cinglantes et culpabilisantes à mon égard auront-elles provoqué une hausse de ton en retour, inutile certes. La prise de hauteur devrait prioritairement être applicable à soi-même avant de vouloir l’imposer aux autres. Mea culpa. Le reste fut une succession de moments plaisant, arrosés, ensoleillés, joueurs, chaleureux. Avec la rituelle abondance de cadeaux au pieds du sapin.


Au plaisir réel de tous nous retrouver, il fallut ainsi extraire à la racine tout risque de dérapage. Car avouons-le, les esprits s‘échauffent vite de par chez nous. Et les choix de vie, les revenus par foyer, les ambitions personnelles, les principes et les valeurs à géométrie variable ont vite fini de creuser les différences d’appréciations et de caractères.


Nous sommes repartis après cette brève et jolie parenthèse comme nous sommes venus. Rechargeant nos bagages, nos soucis, nos espérances et notre quotidien. Et de cette bulle de saveurs et de bonheur affiché pendant 3 jours ressort un constat bizarre ou étonnant. S’il y a un trait commun qui nous a tous réuni, c’est bien celui d’une forme de pudeur. A force d’éviter les sujets qui fâchent, peut-être avons nous surtout évité les sujets trop personnels ou impliqués. Au point d’en oublier de tous nous dire que l’on s’aimait. Et si ce n’est pas un oubli, peut-être eut-il fallu mettre ses actes en accord avec sa pensée...


Aux fondations et mur de notre récit commun, il n’était pas question d’apporter chacun sa brique, de nourrir sa propre histoire. Nous étions hors temps. Le chronomètre suspendu pour fêter non seulement la nativité (ou pas, selon ses croyances) mais d’abord célébrer notre vieux père ou grand-père. Dernier des mohicans d’un monde révolu, marque indélébile de nos destins individuels, il trône avec sa générosité, sa vieillerie, son humour, son oeil vif, son esprit alerte, ses jambes qui le portent mal, sa gentillesse. Un phare continuant à briller, guide lumière de nos horizons.


La famille, c’est aussi fait pour nous donner un socle commun. Des repères de dates et de racines. De souvenirs et de valeurs. Alors je le clame haut et fort :


JE VOUS AIME !!!


(Et c'est valable aussi pour les amis...)


Meilleurs vœux.

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